Note à Legault : La CAQ aliène son publique cible
Aux dernières élections provinciales, j’ai voté pour la CAQ pour protester les deux autres partis. Le nationalisme québécois dans sa forme institutionnalisée chez les grands partis me puent au nez, avec leur culture d’État dictée à coup de loi 101. De plus, je suis de droite, la vraie droite, pas celle des boomers qui veulent garder le beurre et l’argent du beurre; je veut, au pire, la réingénierie de l’État promise par Charest à son premier mandat, au mieux, une réduction substantielle de la taille de celle-ci, pour le plus grand bien de tous. La CAQ, n’est-ce pas l’ADQ sous un autre nom? Face aux politiciens véreux du Parti Libéral du Québec et aux lubies nationalistes et socialistes du Parti Québecois, voter pour la CAQ me semblais être la moins pire de plusieurs mauvaises décisions. Aujourd’hui, j’ai déchanter.
Pensons stratégie politique, avant que je n’embarque dans mes doléances face à la CAQ. Qui est le publique cible de la CAQ? Les gens de mauvaise foi diront : la droite jambon. Les écouteux de radio poubelle de Québec, et les réactionnaires de fonds de région, les roteux de baloney qui vénèrent la reine et les rocheuses. Décodé, on comprends que ce publique cible inclus deux genres de personnes : les fédéralistes qui ne sont pas libéraux, et les gens de droite qui ne sont pas des nationalistes de l’école Bouchard. Dans ses efforts en 2014, le nationalisme opportuniste de l’ADQ a été rayé du programme, et la campagne semblait, à mes yeux du moins, clairement viser les fédéralistes.
La logique la plus élémentaire veut que si la CAQ veut conserver sa base, elle devra continuer d’appuyer des politiques qui sont plus ou moins en ligne avec ce que son publique cible tend généralement à appuyer. Or, depuis le virage nationaliste de la CAQ en novembre dernier, c’est comme si François Legault faisait tout en son pouvoir pour s’éloigner de celle-ci; sur ses deux principaux axes de politique, la CAQ ressemble de plus en plus à un parti attrape-tout qui a comme proie les électeurs mous des deux grands partis et les gens qui ont un fetish bizarre pour les partis avec des logos typographiques.
En tant que fédéraliste de droite, je suis maintenant orphelin au provincial. Ça, je peut m’y habiter. Ce qui fait mal, ce que la famille adoptive que j’avais choisi, pensant bien faire, ne m’a pas seulement abandonnée, elle l’a fait avec un coup de pieds au cul et un crachat au visage. Le coup de pieds au cul, c’est le nationalisme renoué de Legault qui semble l’avoir imposé au parti. Le crachat, c’est son utilisation de ce nouveau nationalisme sur des enjeux qui déclenchent des soupirs et des roulement de yeux à profusion dans les cercles de droite.
Accusant Marois de chercher la chicane, Legault a prétendu pendant la dernière campagne que le souveraineté n’était PAS un enjeux pour la majorité des Québécois, et à recentrer le débat sur des chose comme l’économie et la dette, à la grande joie de gens qui sont de l’avis que le modèle Québécois est a revoir. Face au nationalisme soft des Libéraux et à la version plus hard des Péquistes, les fédéralistes étaient conquis. Il est évident que l’argument de la nature urgente de l’état des finances publiques a aussi eu une forte influence sur les gens s’identifiant à droite. Abolir les CEGEPs? Balancer un budget, ou, Dieu nous aide, plusieurs!? Sign me up! Enfin, une alternative à l’establishment bipartisan! Quelques temps plus tard, on sorts des boules à mites le bon vieux dossier bien usé de la situation du Québec dans la fédération, et on nous explique comment le statut national est toujours un enjeux. On prends bien soins de couronner la nouvelle d’une nouveau logo bleu avec une fleur de lys, parce que NATION. Preuve qu’on peut sorter le gars du PQ, mais qu’on ne peut pas sortir le PQ du gars. Ça, c’était le coup de pied.
La phase du crachat en fait, n’est toujours pas fini. Depuis qu’il est un born-again nationaliste, Legault a fait du protectionnisme économique son cheval de bataille, déplorant la prise de contrôle par des entités étrangères de nos marchands de rêve, de marteaux, de poulet, et plus récemment de slush. À l’écouter, la Caisse de Dépôts serait actionnaire majoritaire de tout ce qui fonctionne au Québec. Le message aux investisseurs est claires: si vous réussissez ici, pas question de vous laisser partir avec les fruits de votre labeur. Drôle de message venant d’un monsieur qui n’a visiblement pas eux trop de problèmes à vendre pour 10 millions de dollars de part d’Air Transat avant son entrée en politique. A t’il demandé la permissions au gouvernement du temps? Qu’importe vraiment, puisque selon sa logique, la vente était tout à fait légitime compte tenu du fait qu’elle laissait l’entreprise aux mains de deux bon petits Canadiens-français qui ont un code postal à la bonne place.
Dans son nationalisme économique crasse, il me semble que Legault fait appel au Donald Trump en lui. Replacé le China Trumpéen par les Ontariens, ou pire, les Américains, et le discours économique est le même. Québec doesn’t win anymore! Make Québec Inc great again! Build a wall, make Ontario pay for it! Un discours qui résonne certainement avec les vieux boomers racistes qui déplorent que leurs outils bon-marchés sont maintenant fabriqués dans des “pays de races”, mais qui n’a aucun remords à acheter ses meubles en carton chez Walmart aux détriments des entreprises d’ici. Le même vieux sec qui veut payer moins d’impôt sur ses rentes et sa pension d’Hydro-Québec pour pouvoir repayer plus vite son nouveau bateau. Des étranges qui achètent NOTRE ROTISSEUR NATIONAL? Odieux. Bien entendu, pas question de remplacer le bateau par des parts de St-Hubert.
Pourtant la réponse de droite, celle qui aurait fait plaisir à la base idéologique sur les deux axes, était si simple. Pas content de l’acquisition de nos entreprises par d’autres? Faites un appel à votre courtier et achetez des actions. Mieux, organisez-vous avec d’autres pairs dégoutés par l’idée d’un quart-cuisse préparés par des anglos mal-lavés, et faites une contre-offre à ce qu’offre Cara. Vous savez ce qui vous aiderais dans le processus? Payer moins pour des béhémoths gouvernementaux comme la Caisse de Dépôts et de Placement qui croient savoir mieux gérer votre argent que vous. Un chef de la CAQ qui se lève en chambre pour rabrouer le nationalisme économique virulent de Pierre-Karl Péladeau (RIP), et qui du coup même aurais sommé le gouvernement d’arrêter de saigner à blanc les Québécois et de leur redonner leur agence économique; on en aurait parlé pendant des semaines. Quel courage! Quel vent de fraicheur!
C’était trop beau pour être vrai. Premièrement, parce que Legault est le bon vieux nationalistes qu’il a toujours été. Mais aussi parce que ce scénario présume que le Québécois moyen a un courtier, ou des placements. Cela fait bon nombre d’année que le citoyen moyen à été réduit à son statut de payeur de taxes et de consommateur, que l’on contrôle à coups de taxes et d’incitatifs selon ce que dicte la nécessité du “bien commun”, cet objectif illusoire qui existe dans le même espace-temps que le “choix de société” et le “contrat social”, choses dont raffolent tant nos politiciens.
La CAQ pour moi, c’est fini. Parions que plusieurs de gens comme moi, si peu nombreux soit-ils, auront le même reflex. Reste a voir si l’autre parti de mangeurs d’enfant à droite du centre saura se servir de cette dérape monumentale du parti de Legault pour finalement rentrer quelqu’un à l’Assemblée.